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Migraine et mâchoire : quel est le lien avec l'ATM ?

22/11/2025
Migraine et mâchoire : quel est le lien avec l'ATM ?
100% des migraineux chroniques ont des troubles ATM. Découvrez le lien méconnu entre migraine et mâchoire et les solutions efficaces

Saviez-vous que 85,5% des personnes souffrant de troubles de l'articulation temporo-mandibulaire (ATM) présentent des céphalées (Ana L.F. et al, 2010) ? Cette corrélation impressionnante révèle un lien méconnu entre vos maux de tête persistants et votre mâchoire. Pourtant, de nombreux patients souffrent pendant des années sans que ce lien soit établi, multipliant les consultations et les traitements symptomatiques inefficaces. Fort de mon expertise en troubles de la mâchoire et en neurologie, j'accompagne régulièrement des patients qui découvrent enfin l'origine réelle de leurs migraines chroniques. Cette approche causale permet d'obtenir des résultats durables là où les traitements médicamenteux ont échoué.

  • Les taux de CGRP atteignent leur pic dans les 2 heures suivant le début de la crise migraineuse et peuvent prédire la réponse au traitement par toxine botulique
  • Amélioration significative dès la première séance d'ostéopathie avec guérison complète généralement obtenue en 2 à 3 séances maximum
  • Le maintien des habitudes délétères (bruxisme non traité, mauvaise posture chronique, stress non géré) peut entraîner des récidives même après un traitement initial efficace

Le lien céphalée-mâchoire : une réalité massive et sous-diagnostiquée

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : alors que 19% des personnes non migraineuses présentent des signes de troubles de l'ATM (Slade et al, 2014), cette proportion grimpe à 59,9% chez les migraineux épisodiques (Yakkaphan P. et al, 2014).

Le risque de développer des symptômes sévères au niveau de l'ATM est multiplié par trois chez les patients souffrant de migraines chroniques comparé aux migraineux épisodiques. Cette corrélation n'est pas anodine : elle touche 15,3% de la population adulte belge concernée par la migraine, dont un tiers développera des problèmes d'ATM au cours de sa vie.

Malgré ces données édifiantes, ce lien reste largement méconnu des cliniciens qui n'évaluent pas systématiquement l'état de l'articulation temporo-mandibulaire chez leurs patients migraineux. Cette méconnaissance conduit à une errance thérapeutique frustrante, où les patients enchaînent les consultations et les traitements symptomatiques sans jamais s'attaquer à ce facteur réelle de souffrances.

Les bases anatomiques qui expliquent ce lien étroit entre céphalée et mâchoire

Le complexe trigémino-cervical : la zone de convergence neurologique

Pour comprendre pourquoi vos troubles de la mâchoire peuvent déclencher des maux de tête et inversement, il faut s'intéresser à l'anatomie du système nerveux. Le noyau trigéminal caudal, responsable de la transmission des signaux douloureux de la face et de la tête, s'étend jusqu'aux niveaux cervicaux C2-C3. Sous l'effet de la libération de la CGRP, de la substance P et la baisse du seuil douloureux des neurones du TNC, le noyau trigéminal caudal devient hyperexcitable, cela amplifie les signaux douloureux, entraine des douleurs projetées (ATM, face, région cervicale) (Burstein R., 2001).

Cette extension crée une zone de convergence unique où les informations douloureuses provenant du nerf trijumeau (qui innerve la mâchoire) et celles des nerfs cervicaux se retrouvent dans la même station relais. Imaginez un carrefour routier où plusieurs routes se rejoignent : les signaux douloureux de différentes origines se mélangent et peuvent être interprétés de manière confuse par votre cerveau. Cette convergence s'accompagne de modifications synaptiques ultrastructurales complexes, avec une augmentation des profils synaptiques excitateurs (synapses R) et une diminution de leur longueur dans la lame I du complexe trigémino-cervical, particulièrement après une lésion trigéminale.

Ce phénomène de convergence trigémino-cervicale explique pourquoi une tension dans votre mâchoire peut être ressentie comme une douleur à la tête, et inversement. C'est ce qu'on appelle les douleurs référées bidirectionnelles, un mécanisme découvert dès 1961 mais encore trop peu pris en compte dans la pratique clinique courante.

Les mécanismes physiopathologiques précis du lien migraine-mâchoire

Au-delà de cette convergence anatomique, plusieurs mécanismes complexes entrent en jeu. La sensibilisation centrale constitue le premier facteur : lorsque votre ATM dysfonctionne de manière chronique, votre système nerveux devient hyperréactif. Le seuil de tolérance aux déclencheurs de migraine diminue progressivement, rendant votre cerveau plus sensible à la moindre stimulation.

Un autre acteur clé est le CGRP (Calcitonine-Gene Related Peptide), un neuropeptide dont la libération augmente lors des crises migraineuses. Lorsque les muscles masticateurs sont tendus ou que l'ATM est inflammée, cette libération de CGRP active la voie trigéminovasculaire, déclenchant une cascade d'événements menant à la migraine. Les taux de CGRP atteignent leur pic dans les 2 heures suivant le début de la crise migraineuse et peuvent prédire la réponse au traitement par onabotulinumtoxinA. Fait intéressant, la normalisation de ces taux par les triptans soulage efficacement la crise, et une diminution significative est observée 1 mois après traitement par toxine botulique.

Un mécanisme fascinant impliqué dans certaines migraines est la dépression corticale envahissante, phénomène sous-tendant l'aura migraineuse qui se propage à vitesse constante de 3-5 mm/min sur le cortex cérébral. Cette vague de dépolarisation neuronale peut être déclenchée par les stimulations nociceptives provenant de l'ATM dysfonctionnelle.

Le nerf auriculotemporal joue également un rôle crucial. Cette branche du nerf mandibulaire innerve à la fois l'articulation, l'oreille moyenne et la région temporale. Sa compression par des muscles contractés ou une articulation dysfonctionnelle peut perturber la circulation sanguine locale et déclencher des troubles neurologiques variés.

Enfin, la réponse inflammatoire locale au niveau de l'ATM ne reste pas confinée à la mâchoire. L'inflammation irradie vers les structures voisines, irritant les nerfs et déclenchant des douleurs qui remontent jusqu'à la tête, créant ainsi le tableau clinique de la migraine.

À noter : La classification NIDCR (National Institute of Dental and Craniofacial Research) des troubles temporo-mandibulaires définit trois catégories diagnostiques standardisées : les troubles myofasciaux (touchant les muscles), les déplacements discaux (affectant le disque articulaire) et l'arthralgie/arthrose (inflammation ou dégénérescence articulaire). Cette classification permet une approche thérapeutique plus ciblée et une meilleure communication entre professionnels de santé.

Diagnostic différentiel et approche thérapeutique ostéopathique

Distinguer les céphalées d'origine mandibulaire des autres migraines

L'évaluation systématique de votre ATM est essentielle. Une ouverture buccale normale doit dépasser 30 millimètres (environ trois doigts de largeur). La présence de craquements, de blocages ou de déviations lors de l'ouverture sont autant de signes révélateurs d'un dysfonctionnement.

  • Douleur ou sensibilité à la palpation des muscles masticateurs
  • Limitation ou asymétrie dans les mouvements de la mâchoire
  • Bruits articulaires (claquements, crépitements)
  • Sensation d'oreille bouchée ou acouphènes associés
  • Aggravation des maux de tête lors du serrage des dents

Il reste crucial d'exclure certains signes d'alarme comme une sensibilité extrême de la tempe ou une douleur à la mastication évoquant une artérite temporale. Ces symptômes nécessitent une consultation médicale urgente pour écarter toute pathologie grave.

Traitement ostéopathique intégré spécifique pour les céphalées d'origine mandibulaire

L'approche ostéopathique offre une solution globale et causale pour traiter les maux de tête liées à l'ATM. Les techniques manuelles locales constituent la première étape, avec un travail spécifique sur les quatre muscles masticateurs principaux : le muscle temporal (divisé en trois faisceaux - antérieur, moyen et postérieur), le muscle masséter (élévateur et propulseur de la mandibule), le muscle ptérygoïdien latéral (véritable directeur de l'ATM contrôlant les mouvements du disque articulaire), et le muscle ptérygoïdien médial (stabilisateur profond). Ces muscles, souvent hypercontractés chez les migraineux, bénéficient de techniques de compression et d'étirement progressif.

Les techniques articulaires viennent compléter ce travail musculaire. La traction et la compression contrôlée de l'ATM permettent de recréer temporairement la dysfonction pour mieux la relâcher ensuite. Cette approche paradoxale mais efficace consiste à accompagner l'articulation dans sa position dysfonctionnelle préférentielle avant de la guider progressivement vers une position physiologique. Cette technique, contre-intuitive en apparence, s'avère particulièrement efficace pour restaurer sa mobilité normale.

Le traitement ne s'arrête pas à la mâchoire. Les cervicales hautes (C1-C2) font l'objet d'une attention particulière en raison de leur connexion directe avec le complexe trigémino-cervical. 

Conseil pratique : Pour optimiser les résultats du traitement ostéopathique, pratiquez quotidiennement cet exercice simple : placez délicatement votre langue contre votre palais, juste derrière les incisives supérieures. Cette position naturelle de repos permet de détendre automatiquement les muscles masticateurs et de réduire la pression sur l'ATM. Maintenez cette position aussi souvent que possible, particulièrement lors des périodes de stress ou de concentration intense.

Pronostic favorable et prévention des récidives pour une vie sans maux de tête

La bonne nouvelle pour les patients souffrant de céphalée d'origine mandibulaire est le délai d'amélioration rapide. Dès la première séance d'ostéopathie, un soulagement significatif est souvent ressenti. La guérison complète s'obtient généralement en 2 à 3 séances maximum, un contraste saisissant avec les années de souffrance endurées auparavant.

Les facteurs pronostiques favorables incluent un diagnostic précoce et l'absence de comorbidités psychiques majeures. Lorsque le stress, l'anxiété ou la dépression sont présents, leur prise en charge parallèle améliore considérablement les résultats. Un bon état dentaire constitue également un élément favorable à la guérison durable. Il est important de noter que le maintien des habitudes délétères (bruxisme non traité, mauvaise posture chronique au travail, stress non géré) peut entraîner des récidives malgré un traitement ostéopathique initial efficace, d'où l'importance d'une approche globale incluant la modification des facteurs de risque.

La prévention des récidives repose sur plusieurs piliers. La gestion du stress reste primordiale, le bruxisme nocturne étant un facteur aggravant majeur. Des exercices de relaxation de la mâchoire, pratiqués régulièrement, maintiennent la souplesse articulaire. La correction posturale, notamment en position assise prolongée, prévient les tensions cervicales qui peuvent réactiver le cycle douloureux.

  • Auto-massages réguliers des muscles masticateurs
  • Exercices de mobilisation douce de la mâchoire
  • Application de chaleur humide sur l'articulation en cas de tension
  • Évitement des aliments nécessitant une mastication excessive (steak, chewing gum, etc.)
  • Port d'une gouttière nocturne si bruxisme avéré
  • Ne pas se ronger les ongles 

L'importance du traitement causal versus symptomatique ne peut être sous-estimée. Traiter la dysfonction de l'ATM plutôt que de masquer la douleur avec des médicaments permet d'éviter la chronicisation et l'escalade thérapeutique. Cette approche préventive améliore durablement la qualité de vie et redonne aux patients le contrôle sur leur santé.

Si vous souffrez de migraines récurrentes et que vous résidez dans la région de Namur, mon expertise en troubles de la mâchoire et dysfonctions de l'ATM et en neurologie peut vous apporter la solution que vous cherchez depuis longtemps. Spécialisé dans le traitement des dysfonctions de l'ATM et leurs répercussions sur les maux de tête chroniques, je propose une approche douce et personnalisée qui a déjà permis à de nombreux patients de retrouver une vie sans douleur. N'attendez plus pour prendre rendez-vous et découvrir comment l'ostéopathie peut transformer votre quotidien en traitant enfin la cause réelle de vos migraines.